Début mai 2000. Au rendez-vous de Saint Paul, nous nous retrouvons 16 personnes, venant de tous les coins du département et même de l'Ariège, pour la plupart des botanistes et aussi des amis, plus attirés par la randonnée et la beauté des paysages avec les fleurs en décoration que par la systématique. Dès le départ les premiers s'attardent déjà dans le bois alors que les seconds avancent d'un pas régulier. Etant donné la localisation de ce massif calcaire, sa forêt est constituée de feuillus (chênes, hêtres) et de résineux (pins, sapins, cèdres). Les arbres que nous rencontrons vers le bas sont : le frène, le hêtre, le chêne pubescent, la viorne mancienne, le sorbus aria et le sorbus torminalis qui abritent la végétation arbustive de terrain calcaire comme le buis, la corroyère ainsi que les plantes herbacées sanicule, bugle rampante. Sur les terrasses mais encore à l'abri de petits arbres, nous trouvons tout un cortège d'orchidées : cephalanthera longifolia, les orchis militaris, morio, insectifera, purpurea, mascula, et aussi la raiponce en épi, la mélitte à feuilles de mélisse. Plus au soleil les hélianthèmes nummularium, apenninum, oelandicum incanum et les globulaires sur tige. Un peu plus haut et en sous bois la céphalanthère de Damas sur le point d'éclore, une fleur à l'aisselle de chaque feuille. Citons encore deux boraginées sympathiques lithospermum purpurocaeruleum et lithodora fruticosa. Vers la falaise, le sentier devient plus raide et serpente au milieu d'un véritable jardin de rocaille : grandes plaques jaunes de coronilla minima et genista hispanica, roses d'anthyllis montana, bleues de globularia repens tapissant les rochers, blanches de ceraiste des Alpes et autres petites caryophyllacées, avec ça et là l'anthyllis vulnéraire à fleurs complètement jaunes et l'euphorbe de Duval. Nous contemplons linum suffruticosum ssp. appresum et androsace villosa poussant mélangée à un petit genet très velu. Nous atteignons enfin la « fenêtre » et jetons un dernier coup d'oeil au paysage avant de passer de l'autre côté. Au passage nous notons campanula speciosa, fritillaria nigra, gentiana acaulis. Le vent fort et la brume ne nous permettent pas de stationner sur le sommet, de plus la vue est complètement bouchée côté est. Pour le pique nique nous nous installons versant ouest, face à un paysage fabuleux, la vue s'étendant jusqu'aux hauts sommets enneigés de l'Ariège. Les aconits développent tout juste leur feuillage alors que la pulmonaire est déjà en fleurs. Sous les rares arbres, scilla lilio-hyacinthus et anèmone ranunculoides sont encore fleuries. Sous la falaise nous faisons juste un petit aller retour afin de contempler orchis pallens aux fleurs très fraîches d'un jaune pur. Un peu plus bas polygala calcarea est déjà en fruits alors que le lys des Pyrénées prépare ses bourgeons. Presque à l'arrivée nous photographions encore l'orchis brûlée, la belladone, le géranium à tige noueuse, et l'ail des ours qui tapisse tout un sous-bois. Nous retrouvons les quelques voitures laissées au col de Linas et reprenons la route jusqu'au point de départ de la randonnée. Le temps finalement très clément a permis à tous de passer une excellente journée .