Matin du 5 Juillet 2007. Le val d'Esquierry. Nous partons à 6H45 du refuge d'Espingo pour rallier les Granges d'Astau et rejoindre le reste de l'équipe dont nous étions séparés suite aux péripéties de la veille au port d'OO. Dans la descente, sur une falaise humide, nous trouvons une station à Saxifrage de Cluse d'une dizaine de pieds. Plante assez rare, Gérard précise qu'une station aurait été détruite lors de l'élargissement du sentier. Heureusement, la nature semble avoir encore quelques ressources. 8H15, arrivée au bivouac, nous retrouvons l'équipe. Nous mettons rapidement les échantillons d'herbier récoltés depuis trois jours dans la grande presse. Nous repartons vers 10H00 pour le val d'Esquierry. La montée à travers la prairie et la hêtraie est raide, mais assez courte. À la sortie, nous débouchons sur un immense vallon couvert de fleurs. Nous trouvons une prairie montagnarde pas encore pâturée. Nous relevons, comme de Candolle avant nous, le Millepertuis des montagnes, la Serratule fausse-centaurée, plante remarquable par la taille de son port et de son inflorescence et formant une population de quelques dizaines de pieds très localisée. La Potentille rupestre, la Violette cornue, la Grande astrance sont également présentes. Bien sûr, nous pensons à l'Aster des Pyrénées, le val d'Esquierry ayant fondé sa réputation botanique en grande partie grâce à cette plante. Souvent mentionnée autrefois, elle est aujourd'hui activement recherchée par les botanistes du conservatoire, mais l'espèce ayant été très récoltée par les collectionneurs de toute l'Europe jusqu'au XXe siècle, elle n'est plus revue aujourd'hui. Mais le val est très vaste, il faudrait plusieurs semaines de prospection pour découvrir des stations. Le fond du val est, lui, assez homogène, avec une lande à rhododendrons sur le versant le moins ensoleillé où nous relevons le Séneçon doronic. Progressivement sur la soulane (versant sud), la prairie fait place à une pelouse sur éboulis stabilisés avec l'Erigeron des alpes et l'ail des montagnes. Après-midi du 5 Juillet 2007. Après le col, sur une falaise exposée plein sud, nous avons la bonne surprise de noter la Potentille fausse-alchemille en compagnie du Muflier vert, une endémique des Pyrénées, d'une élégance particulière avec sa corolle blanche magnifique. Après cette belle trouvaille, nous redescendons vers Loudenvielle.